A l’occasion de la Journée Mondiale de sensibilisation à l’autisme, l’ASPTT Toulouse met en avant ce projet et ses acteurs. Aujourd’hui, découvrez le témoignage de Mathilde, éducatrice APA-S à la section natation.
Pourrais-tu te présenter ?
Je m’appelle Mathilde Gaulon, j’ai 23 ans et je suis diplômée d’un Master STAPS en Activité Physique Adaptée et Santé (APA-S). J’interviens dans le club de l’ASPTT depuis l’an dernier dans le cadre du projet Solidarité Autisme. J’accompagne chaque semaine 10 jeunes au sein de l’ASPTT Natation.
Pourquoi exerces-tu ce métier d’enseignante APA ?
Passionnée par l’Activité Physique, j’avais pour ambition d’exercer un métier dans ce domaine. Lors de ma première année en STAPS j’ai découvert la filière APA-S qui m’a beaucoup attirée. Ayant été sportive de haut niveau, cette vision de la pratique sans objectif de performance m’a beaucoup questionné et j’ai fini par l’adopter !
Quel est ton rôle auprès des enfants autistes ?
Chaque semaine je les accompagne lors des séances de natation avec un groupe d’enfants qu’on pourrait qualifier d'”ordinaires” ou de “neurotypiques”. Mon rôle est de venir en soutien aux éducateurs du groupe et d’adapter les contenus des séances proposées par ces derniers aux besoins et aux capacités des jeunes inclus.
Comment se déroule un cours ?
Tout dépend du jeune accompagné ! Mes interventions sont modulées en fonction du profil des jeunes inclus. Certains participent à la séance en réalisant l’ensemble des exercices proposés par les éducateurs sportifs, d’autres ont besoin de contenus plus individualisés. Le maître mot est l’adaptation… Je m’adapte aux besoins et aux capacités des jeunes en temps réel. Deux accompagnements d’un même jeune peuvent être totalement différentes en fonction de son état de fatigue par exemple.
Que penses-tu du projet de l’ASPTT d’inclusion d’enfants autistes dans des groupes d’enfants ordinaires ?
Je pense que c’est un projet porteur de sens. Ce genre d’initiatives me semble indispensable dans la société actuelle qui tente de tendre vers l’inclusion des personnes en situation de handicap. Nous partons de loin mais je pense que c’est à l’aide de projets comme celui-ci que les mentalités pourront changer petit à petit.
Tout le monde a à y gagner. Les jeunes inclus peuvent accéder au monde fédéral ordinaire qui ne leur était pas réellement ouvert jusqu’ici et les jeunes “neurotypiques” peuvent acquérir des compétences relationnelles telles que l’empathie et l’acceptation de la différence, qui selon moi sont des qualités essentielles pour le vivre ensemble et pour construire une société plus sereine. Il ne faut pas oublier que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain et qu’informer et éduquer les enfants “ordinaires” à ces valeurs humaines ne peut que les amener à devenir des adultes bienveillants ; ce qui facilitera la mise en place d’une société plus inclusive.
Quelles sont tes satisfactions ?
Il y en a plein ! Déjà simplement voir les enfants accompagnés motivés à venir à la piscine et prendre plaisir à jouer dans l’eau.
M’apercevoir des progrès réalisés par les jeunes depuis le début de l’année.
La reconnaissance des parents des enfants que j’accompagne.
L’évolution des relations des jeunes inclus avec les autres jeunes du groupe et les éducateurs.
Faire partie de ce beau projet qui pour moi a du sens.
Vois-tu autre chose sur lesquelles tu souhaites t’exprimer ?
Simplement remercier tous les “acteurs de l’ombre” qui permettent de faire en sorte que ce projet existe !
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